Tous les matins, ils sont
là. Elle parle, lui non ou très peu. L'un et l'autre sont un peu
fort, l'accent marseillais léger, côtoyant la quarantaine, il
vapote.
Je n'ai jamais réussi à
arriver avant eux, parfois juste après, jamais avant. Ils amènent
leur matériel dans un cabat qu'il porte, c'est elle ensuite qui
s'active, qui dirige. Lui reste passif, l'air renfrogné et patient,
quelques tatouages grossiers et négligés sur les bras.
Je dois l'avouer, c'est
lui surtout qui m'intéresse, lui que j'observe, lui qui me fascine.
J'imagine une possible connivence, un signe puisqu'ils sont là tous
les matins, un hochement de tête. Rien pourtant. Peut-être n'ai-je pas su le
dompter.
Je cours tandis qu'ils
opèrent, les croise avec une fréquence plus ou moins élevée selon
la nature de ma sortie, pas de bonjour ni d'au revoir. Et je n'arrive
pas à décider si c'est vraiment décevant, parce que je pense que
je ne saurais vraiment pas quoi leur dire.
Parfois, d'autres gens
s'arrêtent, eux en apostrophent, ça dure un, deux tours de parc,
jamais plus, elle sourit peu et lui non plus.
Ils nourrissent les chats
errants du parc Longchamp tous les matins depuis que je cours à
Marseille.
*
Après quelques
recherches, le marathon de la Baie du Mont Saint-Michel a retenu mon
attention. L'édition 2016 a lieu à la toute fin de juin, une
période idéale et un itinéraire sans trop de relief, ce que je
recherche pour une première malgré mon appétence pour le dénivelé
positif.
Les sorties sont très
satisfaisantes en ce moment, alternance de séance d'endurance légère
et de fractionnés libres – fartlek – pour monter doucement en
puissance sans introduire encore de cadres plus contraignants. Je
pense laisser passer encore un mois puis les vacances de cet été
avant de porter à nouveau le cardio, tout en variant le fractionné
avec des séances légères d'escaliers.
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